Crédit photo : Kristian Kruuser, Kauppo Kikas
FIFA, EST-IL UN FESTIVAL DU SOCCER?
Jorge Oswaldo Martínez
Le 34e festival international de films sur l’Art (FIFA) a eu lieu à la ville de Montréal, ce mois de mars, pendant 10 jours de mouvement artistique consacrés aux arts de tous les genres et de tous les styles. FIFA est, d’après son communiqué de presse, “un événement voué à la promotion et à la diffusion des meilleurs films sur l’art”, comprenant aussi l’art médiatique ; il est unique en Amérique et il est reconnu “comme la manifestation la plus importante du genre au monde” ; il se veut d’ordre compétitif. Dès sa fondation jusqu’au présent, FIFA a projeté, sur l’écran géant, près de 6 000 films provenant de 75 pays, tout au longue de son histoire. Pour cette 34e rencontre consécutive, FIFA nous a suggéré 170 films de court et de longue métrage, provenant de 27 pays, englobant ainsi toutes les disciplines artistiques : architecture, théâtre, littérature, danse, mode, photographie, musique, arts médiatiques, etc.
La mission de FIFA, d’après la direction du festival, “est d’accroître la connaissance et l’appréciation de l’art auprès du public ; faire valoir les travail des artistes ; faire connaître l’apport des professionnels œuvrant dans les domaines du cinema, de la vidéo et de la télévision.”
Voici un bref compte rendu de ce que s’est passé au festival des films sur l’art dans sa dernière édition. En archéologie FIFA nous a proposé Ainsi Pompéi, émotion éternelle de Papi Corsicato ; en architecture Gaudi in the Mallorca Cathedral de Cesc Mulet, aussi bien que deux films sur les œuvres et la vie de l’architecte Frank Gerry, en passant par Le Siècle de la Corbusier de Juliette Cazavane et Louis XIV, Roi des Arts de Priscilla Pizzato, ce dernier à l’occasion du 300e anniversaire de sa mort. Dans l’art de la scène (théâtre et danse) on a eu l’occasion d’apprécier L’art du bien 2 de Jean-Sebastien Ouellet ; Toujours artiste de la réalisatrice Natale Ducharme ; American Ballet Theater (l’une des plus prestigieuse compagnie de danse célébrant son 50e anniversaire) de Ric Burns ; Twist de Mai Liant, et L’esprit vagabond de Hafid Maï.
Dans l’art moderne et contemporain, le réalisateur Randall Wright nous a fait un portrait de Hockney, “l’artiste chéri des britanniques”, tandis que Jill Nichols nous a séduit avec Jeff Koons: Diary of a Seducer ; Debris de John Bolton, c’est l’histoire d’un monument commémorant le séisme de 2011 de la côte pacifique du Tohoku. Dans Reverance : projet Monarque, de Jean-Nicolas Orhon, grâce a un mariage entre l’art et la science on peut voyager dans l’univers de cette espèce de plus en plus menacée par les effets du changement climatique. Ensuite, Viva Dada de Régine Abadia, un des films le plus attendu avec beaucoup d’enthousiasme par le public montréalais. L’Art public a eu sa place avec Graffiti : peintres et vandales de Amine Bouzaine.
FIFA nous a aussi presenté trois films sur le monde de la sculpture dont Davide Rivalta – the look of innocence – Lo sguardo dell’innocenza d’Elena Matacena ; Scuplting in colour de Gerald Fox et Alberto Giacometti, Sculpter of the Gaze – Sculpteur du regard du réalisateur Charles de Lartigue, celui qui en tant que critique a bien su analyser d’avantage “le parcours des œuvres et de la vie de celui qui a révolutionné la sculpture du XXème siècle.” En photographie et en peinture il y a eu de bons films pour tout le monde, commençons par Sur la piste de Fletcher Wade Moses de Bertrand Carrière, il s’agit d’une collection de photos de la première guerre mondiale d’un propriétaire inconnu. Zimbelisme de Jean francois Gratton et Mat Zimbel, ils nous ont fait plonger dans la photographie de George Zimbel. Pedro E. Guerrero : A Photographer journey de Yvan Iturriaga et Raymond Telles; Guerrero, à son tour, est très connu pour avoir travaillé auprès de trois grandes figures de l’art américain du XXe siècle, Frank Loyd Wright, Louise Nevelson et Alexander Calder. En peinture on a été plus que privilégié.
Un Jheronimus Bosch, Touched by the devil de Pieter Van Huystee nous a fait repenser les peintures du maitre hollandais, au même temps qu’un equipe d’historiens de l’art, à l’aide d’un technologie de point, ont suscité la doute sur certains tableaux appartenant au maître peintre. Pour célébrer le 400e ans de la mort de El Greco, David Hammer nous a proposé El Greco : An Artist Odyssey, et Jean Michel Maurice, dans son Caravage, nous a fait découvrir 22 œuvres du maître italien éparpillés dans plusieurs villes entre la France et l’Italie. Fragonard, les gammes de l’amour de Jean-Paul Fargier, nous a fait explorer les différentes représentations de l’amour qui régnait dans la France pre-révolutionnaire. Arnaud Xainte, de son côté, nous a fait remonter vers l’époque de la révolution française avec Le fabuleux destin d’Elisabeth Vigée le Brun, peintre de Marie-Antoinette, l’artiste qui a été accueilli par les plus importants courts de l’Europe pour son naturel talent en tant que portraitiste. Chagall, Picasso et Dalí ils sont venus faire leur tour, car Mathilde Deschamps Lotthé nous a livré Chagall, Peintre de la musique ; de sa part, Hopi Lebel nous a donné Picasso, naissance d’un icône. En tant que Dalí, avec Le dernier grand œuvre de David Pujol, nous fait faire un tour dans le Musée Dalí de Figuères, ville natale du maître catalan. En littérature on a présenté My name is Fleming du réalisateur André Schäfer, film axé sur le travail littéraire de Ian Fleming, l’écrivain derrière le personnage du James Bond, et Fitzgerald / Hemingway : une question de taille de Claude Ventura, film explorant l’amitié des ces deux écrivains américains à travers leurs correspondance. Pour les amants de la Mode, FIFA a celebré avec les meilleurs “fashionists” d’aujourd’hui dont Le Testament d’Alexander McQueen du réalisateur Loïc Prigent, une production que nous montre “l’univers saisissant ainsi qu’aux sources d’inspirations et aux obsessions du créateur britannique, véritable génie, disparu abruptement en 2010.” Regards sur le 7e Art nous a apporté Marlon Brandon, un acteur nommé désir et Alain Delon, cet inconnu de Philippe Kohly, deux véritables génies de l’histoire du cinema américain et français.
Le grand prix a été octroyé au film La collection qui n’existait pas (Belgique) du réalisateur Joaquim Olander. Parmi les autres films gagnants, deux films canadiens ont rapporté des prix : Nous autres, les autres de Jean-Claude Coulbois et Un homme de danse (qui a été le film de clôture du FIFA) de la réalisatrice Marie Brodeur. Et n’oubliez pas que FIFA a besoin de vous, pour en savoir plus, visitez : http://www.sauvonslefifa.ca
Au prochain FIFA!
Montréal, le 28 Mars du 2016